Auguste Rodin (René François Auguste Rodin), né à Paris le 12 novembre 1840 et mort à Meudon le 17 novembre 1917, est l’un des plus importants sculpteurs français de la seconde moitié du XIXe siècle, considéré comme un des pères de la sculpture moderne.
Il a révolutionné la sculpture par une liberté de forme inconnue jusque-là. Il sculpte, par exemple, un danseur sans tête et dont les membres forment des lignes s’élançant vers le haut, exprimant ainsi l’oubli de soi et la libération du corps dans la danse. Son célèbre Penseur est tout en déséquilibre, composé de cinq triangles dans un arrangement précaire, exprimant ainsi la nature du cours de la pensée et son lien au corps. Ré-explorant le maniérisme tout en l’associant à un travail de la matière, il exprime une sensualité qui choque parfois le public de l’époque. Contrairement aux traditions néo-classiques, ses sculptures sont sans socle ou sur un socle surélevé. On reconnaît souvent ses œuvres à une forme achevée qui reste partiellement prise dans un bloc plus rustique et partiellement dégrossi. Le résultat toujours frappant est un équilibre entre un modèle englué dans la masse brute et un élan donné à l’œuvre qui semble ainsi prête à s’en échapper.
Quand Rodin ne sculpte pas, il dessine. « C’est bien simple, mes dessins sont la clef de mon œuvre, ma sculpture n’est que du dessin sous toutes les dimensions », écrit-il dans ses carnets. Au-delà du simple travail préparatoire, le dessin est pour Rodin une autre pratique, un autre champ de réflexion artistique qu’il découvre avant même la sculpture, à l’âge de dix ans.
Rodin s’est lié avec de nombreux artistes comme les peintres Ignacio Zuloaga, Whistler, Alphonse Legros ou Albert Besnard (avec lequel il échangera une correspondance et qui fera de lui un portrait à l’eau-forte), etc.
Il a eu, au cours de sa vie artistique, quelques élèves et collaborateurs, dont sa collaboratrice la plus fameuse, Camille Claudel, chargée initialement de dégrossir les marbres d’après un modèle en plâtre. Tout à la fois assistante, muse et maîtresse, elle lui servira aussi de modèle, lui inspirant des œuvres. Rodin travaillait avec de nombreux assistants, praticiens et mouleurs, tailleurs de marbre, photographes etc., qui l’accompagnaient dans son atelier de Meudon. Ainsi les Ombres, Ugolin, Iris, le Penseur ou encore la Porte de l’Enfer ont été agrandis (ou réduits) par Henri Lebossé. En 1904, il demanda au jeune sculpteur tchèque Josef Maratka de sculpter La main; Ève au rocher fut taillée dans le marbre par Antoine Bourdelle, le Baiser fut taillé en marbre par Jean Turcan. Jean Escoula exécute les marbres de Eve, Eternelle idole, Madame Madame Vicuna, Danaïde ainsi que les chevaux du monument de Claude Gellée.
Les bronzes sont fondus au sable ou à la cire perdue et les patines des bronzes étaient travaillées selon un procédé spécial. La méthode de travail suivait trois étapes : la fragmentation, l’assemblage et la démultiplication. Rodin dessinait puis modelait de sa main une sculpture en terre crue à une échelle donnée. La sculpture était ensuite moulée puis tirée en plâtre, avant d’être reproduite une échelle différente (démultiplication).
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