Daniel Hopfer, né vers 1470 à Kaufbeuren et mort en 1536 à Augsbourg, est un artiste allemand, qui, alors qu’il exerçait la profession d’armurier, serait le premier à avoir appliqué la technique de l’eau-forte dans le domaine de l’image imprimée, à la fin du XV e siècle. Comme graveur, il a également travaillé avec la gravure sur bois.
Accompagnant ses parents, il déménage très tôt à Augsbourg, dont il obtient la citoyenneté en 1493, cotisant dès cette année comme artiste.
Hopfer a trois fils : Jörg, Hieronymus et Lambert, dont les deux derniers poursuivent la profession d’aquafortiste (Hieronymus à Nuremberg et Lambert à Augsbourg). Les deux fils de Jörg, Georg et Daniel, deviendront eux aussi des aquafortistes remarqués, bénéficiant de la protection de l’empereur Maximilien II de Habsbourg, dont le successeur, Rodolphe II de Habsbourg, octroiera à Georg des titres de noblesse.
Daniel Hopfer reçoit une formation de graveur d’armure.. Il n’y a que deux exemplaire attestés de son travail d’armurier : un bouclier de 1536 et une épée. Une armure de cheval d’Augsbourg, datant d’entre 1512 et 1515, est décoré de motifs d’après des eaux-fortes et gravures sur bois de Hopfer.
La gravure des métaux avec de l’acide était connue en Europe depuis le début du XVe siècle, mais la décoration élaborée d’armure était un art probablement importé d’Italie vers la fin du XVe siècle, juste avant la naissance de l’eau-forte comme technique dans le domaine de l’image imprimée. Bien que les premières eaux-fortes datées connues soient trois œuvres d’Albrecht Dürer de 1515, les considérations stylistiques suggèrent que Daniel Hopfer a utilisé cette technique dès 1500.
Son œuvre est largement reconnu à son époque et en 1590, il est déclaré de façon posthume comme l’inventeur de l’art de l’eau-forte dans la lettre de noblesse impériale accordée à son petit-fils Georg.
Les premières eaux-fortes de Daniel Hopfer étaient d’abord un travail avec les lignes, avant que lui et ses fils développent des techniques plus avancées, que les historiens de l’armurerie appellent le « style Hopfer ». Appliquée aux estampes, cette technique produit des motifs de silhouette sur un fond noir du fait de multiples morsures sur les plaques. La procédure, techniquement exigeante, semble avoir été à la fois délicate et intensive, et aucun autre artiste n’est connu pour avoir utilisé exactement la même méthode. Leurs plaques étaient toutes en fer, le cuivre ayant été introduit plus tard par les Italiens.
Leurs motifs montraient une certaine naïveté et ne suscitèrent aucune admiration artistique. Mais l’extraordinaire diversité des œuvres en a fait des objets de collection. Le large éventail des productions des Hopfer est à la fois remarquable et unique. Cependant, la famille Hopfer n’hésitait pas à plagier l’œuvre de ses contemporains : des deux cent trente estampes connues de Daniel, quatorze sont des copies d’après des vieux maîtres, en particulier Andrea Mantegna.
Ici vous pouvez voir les œuvres de l'artiste qui font partie de la collection.