Eugène Delacroix est un peintre et graveur français né en 1798 à Charenton-Saint-Maurice et mort en 1863 à Paris. Remarqué au Salon en 1824, il produit dans les années suivantes des œuvres s’inspirant d’anecdotes historiques ou littéraires aussi bien que d’événements contemporains ou d’un voyage au Maghreb. À quarante ans, sa réputation est suffisamment établie pour recevoir d’importantes commandes de l’État.
Dans les polémiques incessantes de la critique artistique du XIXe siècle, ses contemporains le considéraient comme un représentant majeur de la tendance romantique en peinture, dont la vigueur correspond en effet à l’étendue de sa carrière.
En 1815, son oncle Henri-François Riesener, le fait entrer dans l’atelier de Pierre-Narcisse Guérin où il a pour condisciples Paul Huet, Léon Cogniet, et Charles-Henri de Callande de Champmartin. C’est dans son atelier qu’il fait la connaissance de Théodore Géricault, de sept ans son aîné, qui eut une influence capitale sur son art. Bien que Guérin leur enseigne les principes de la représentation néo-classique: primauté du dessin sur la couleur, retour à l’Antique, beauté des statues chères à l’Allemand Winckelmann, il n’est pas totalement fermé aux idées nouvelles. Son enseignement est à la fois classique et libéral.
En 1816, Delacroix poursuit son apprentissage aux Beaux-arts où l’enseignement est moins onéreux qu’en atelier privé, toujours avec Guérin. L’enseignement privilégie le dessin et la copie des maîtres. Grâce à la carte de travail au le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale, il copiera pendant plusieurs années, des manuscrits d’après des recueils de costumes du Moyen Âge. Ses résultats aux concours et aux examens de l’École des Beaux-arts ne lui laissent pas espérer un séjour romain ; en 1820, il échoue à la première partie du Prix de Rome. Parallèlement, il trouve des petits travaux (dessin industriel, décoration d’appartements, costumes de théâtre), la faible rente de l’héritage ne suffisant pas à subvenir à ses besoins.
En 1822, Delacroix, désireux de se faire un nom dans la peinture et de trouver une issue à ses difficultés financières, paraît pour la première fois au Salon avec La Barque de Dante que l’État lui achète. Les réactions de la critique sont vives, voire virulentes. Cependant, Adolphe Thiers, alors jeune journaliste, évoque « l’avenir d’un grand peintre » dans un article élogieux du Constitutionnel. Quant à Antoine-Jean Gros, qui admire cette oeuvre, il qualifie le peintre de « Rubens châtié ».
Le voyage que Delacroix a effectué en Afrique du Nord en 1832 est primordial pour sa technique et son esthétique. Il en rapporte sept carnets constituant le journal de son voyage et quelque 800 feuilles.
En 1827, l’éditeur et lithographe Charles Motte le persuade d’illustrer la première édition française du Faust de Goethe, lui-même se chargeant de lithographier les planches et de les colorier à l’aquarelle. Il illustrera aussi, avec ses lithographies, le Macbeth de Shakespeare.
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