Herman Van Swanevelt ou Herman Swanevelt (Woerden, 1603 ou 1604 – Paris, 1655) est un peintre de paysages, graveur et éditeur d’origine néerlandaise (Provinces-unies), « naturalisé » français. Peintre du siècle d’or, il est un représentant du baroque.
Durant sa carrière, il fut le plus souvent actif à l’extérieur de la Hollande. Ainsi, c’est à Paris, en 1623, qu’il réalise sa première œuvre datée et portant son monogramme (« HVS ») : il s’agit d’un dessin faisant aujourd’hui partie des collections du Herzog Anton Ulrich Museum à Braunschweig. Sa première peinture datée – Paysage avec Jacob quittant sa famille (Museum Bredius, La Haye) – remonte quant à elle à 1630.
En 1629, il part pour Rome. Il vit alors dans la paroisse S. Andrea delle Fratte, et devient membre des Bentvueghels – qui lui donnent le surnom d’« Eremit » parce qu’il aurait apprécié de travailler seul. Il fréquente également l’Accademia di San Luca (« Académie de saint Luc »). Il réalise dans la ville italienne de nombreux paysages, qui témoignent de son souci dans le traitement de la lumière. Ses œuvres connaissent un succès important, qui l’amène à recevoir des commandes de la puissante famille Barberini, ainsi que du Vatican. En Italie, Van Swanevelt fut appelé quelquefois aussi « Monsu Armanno ».
Avec Nicolas Poussin, Jan Both, Claude Gellée dit le Lorrain, Gaspard Dughet et d’autres, il peint des paysages destinés à décorer le nouveau Parc du Retiro de Philippe IV d’Espagne à Madrid. Quatre de ces peintures sont aujourd’hui conservées au Musée du Prado.
En 1641, après avoir visité Florence et Venise, il revient à Paris, où il reçoit en 1644 sa « lettre de naturalité » et est nommé « peintre ordinaire du roi ». Entre 1646 et 1650, il se déplace fréquemment entre Paris et Woerden, et revient brièvement à Rome en 1649. À partir de 1650 et jusqu’à sa mort, il vit le plus souvent à Paris, où il épouse le 5 janvier 1650 une protestante, Suzanne Rousseau, et obtient la même année un privilège royal pour publier ses estampes.
En France, fin des années 1640, début des années 1650, avec d’autres peintres, dont Eustache Le Sueur et Jan Asselyn, il travaille à la décoration de l’Hôtel Lambert, pour lequel il exécute les paysages ornant certains lambris de la « galerie de l’Amour », œuvres qui font aujourd’hui partie des collections du Louvre. En 1651, il est présenté à l’Académie royale de peinture et de sculpture (fondée en 1648), dont il devient membre en 1653 après avoir fait don de l’une de ses œuvres. Il réalise également de nombreux dessins et eaux-fortes. Il eut pour mécènes le cardinal de Richelieu et Louis XIV.
C’est Rue du Temple à Paris qu’il meurt, en 1655, probablement durant le dernier trimestre de cette année.
Au début des années 1630, son style évolua parallèlement à celui de Claude Gellée, et fut même d’une certaine manière en avance sur celui-ci. Durant cette période, le style de paysages idylliques de Van Swanevelt devint plus raffiné. Ses paysages constituèrent aussi un lien important entre la première génération d’« italianisants » néerlandais, tels Cornelis Van Poelenburgh et Bartholomeus Breenbergh, et la seconde, à laquelle appartenaient Jan Both, Jan Asselyn et Nicolaes Berchem, qui imita ses compositions monumentales et son traitement de la lumière méridionale. Son influence fut également importante sur le développement de l’art du paysage en France. Dans la dernière décennie de sa vie, où il revint à quelques reprises à Woerden, il peignit aussi des scènes typiquement néerlandaises.
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