Honoré Victorin Daumier, né à Marseille le 26 février 1808, et mort à Valmondois le 10 février 1879, est un graveur, caricaturiste, peintre et sculpteur français, dont les œuvres commentaient la vie sociale et politique en France au XIXe siècle. Dessinateur prolifique, auteur de plus de quatre mille lithographies, il est surtout connu pour ses caricatures d’hommes politiques et ses satires du comportement de ses compatriotes. Il a changé la perception que nous avons sur l’art de la caricature politique. La valeur de son œuvre peint, quelque cinq cents tableaux, a elle aussi été reconnue, bien qu’à titre posthume seulement.
En 1828, Daumier réalise ses premières lithographies pour le journal La Silhouette. En 1830, durant le règne de Louis-Philippe, lorsque Charles Philipon lance le journal humoristique, La Caricature, Daumier rejoint son équipe, qui comptait aussi Achille Devéria, Grandville et autres, et commence sa série de dessins artistiques, en prenant pour cible la bourgeoisie, la corruption des magistrats et l’incompétence du gouvernement. En 1831 il y fait publier une célèbre caricature de Louis-Philippe.
Entre 1830 et 1835 Honoré Daumier réalise des bustes en terre crue colorée caricaturant les principaux personnages politiques du début de la Monarchie de Juillet. Ces bustes servaient à l’artiste à réaliser ses lithographies destinées à être publiées dans La Caricature. Ses caricatures lui apportent une immédiate célébrité, mais lui valent également des ennuis avec la justice. Sa caricature de Louis-Philippe intitulée Gargantua, où tel un ogre le roi avale tout l’or rassemblé en imposant le peuple, pour le déféquer en autant de nominations politiques et rétributions au profit de la classe privilégiée, conduit Daumier à la prison pour une peine de six mois de détention en 1832.
Peu de temps après, La Caricature cesse de paraître, mais Philipon offre un nouveau champ d’action à Daumier en fondant Le Charivari, journal qui joue un rôle important dans la vie politique de l’époque, et est spécialement dirigé contre Louis-Philippe. Daumier produit pour Le Charivari des caricatures sociales, dans lesquelles il tourne en ridicule la société bourgeoise personnifiée par la figure de Robert Macaire, héros d’un mélodrame populaire. Dans une autre série, L’histoire ancienne, il s’en prend au pseudo-classicisme de l’art pendant cette période. Il se fait aussi le témoin de certains événements tragiques ou de scènes fortes se déroulant à Paris.
À la suite de l’adoption des lois sur la censure en 1835, Daumier renonce à la satire politique pour se tourner vers la caricature de mœurs, genre dans lequel il excelle (Les Gens de Justice, Les Bons Bourgeois).
En 1848, Daumier lance une nouvelle série politique, toujours par l’intermédiaire du journal Le Charivari, qu’il quitte en 1860, avant d’y revenir en 1864.
Dès la parution de l’édition Furne de La Comédie humaine en 1845, il participe à l’illustration des romans d’Honoré de Balzac. Il avait déjà collaboré avec Grandville et Monnier à l’illustration de la revue La Chronique de Paris (1836), créée par Balzac.
Ici vous pouvez voir les œuvres de l'artiste qui font partie de la collection.