Jacques Rigaud est un dessinateur et graveur français, né à Puyloubier le 1r mai 1680 et mort à Paris le 10 août 1754.
Jacques Rigaud est probablement formé dans le milieu des peintres, qui œuvrent à l’Arsenal des galères de Marseille décorant des navires, enseignant le dessin et portraiturant les gradés. Au début du XVIIIe siècle, ce groupe d’artistes est dirigé par le peintre Michel Gospard Serra (Tarragone, 1658-Marseille, 1733),), membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture, et l’un des peintres les plus célèbres du sud de la France.
Son première œuvre, le dessin Vue de la place forte de Toulon porte une dédicace à l’Intendant du Languedoc, le marquis de Basville (1648-1724), dans laquelle Rigaud montre son aspiration à occuper le poste de dessinateur au département des Fortifications de France et son souhait de se faire recommander auprès du Directeur Général des Fortifications, Michel le Peletier de Souzy. Il réalise à cette époque de nombreuses gravures d’après ses dessins de vues urbaines et rurales de sa région.
1720 est l’année charnière de sa carrière. D’une part, la peste, amenée par un navire marchand venu du Levant, se déclare à Marseille, où elle sévit pendant plusieurs mois, décimant la population. Jacques Rigaud, intrépide témoin de cet évènement, dessine sur place puis grave des estampes représentant les ravages de la maladie. D’autre part, il s’installe à Paris et s’établit comme graveur et éditeur d’estampes. Il dessine alors un grand nombre de vues de Paris, de ses monuments et des demeures royales qu’il grave ensuite dans son atelier. Ce sont des vues à caractère topographique dans la lignée des travaux d’Israël Silvestre.
Jacques Rigaud a travaillé, à partir de 1730 et jusqu’à sa mort, sur la série Les Maisons royales de France. C’est l’une des plus célèbres suites du XVIIIe siècle, où châteaux et jardins comme Versailles, Marly, Fontainebleau, Saint-Cloud… appartenant au roi, à sa famille ou aux grands du royaume sont représentés minutieusement. Ce recueil est riche de plus d’environ 130 planches gravées. Chaque dessin offre, au premier plan, une vision gaie et animée de la vie de cour du début de règne de Louis XV.. La précision du trait dans le rendu des architectures et le pittoresque avec lequel il anime les premiers plans par des personnages en mouvement, savamment groupés, dont la facture fait penser aux meilleurs disciples d’Antoine Watteau. Ces vues, qui célèbrent la richesse des bâtiments, des jardins, des parcs et fontaines des demeures princières, se veulent les plus exactes possible et respectent les lois mathématiques de la perspective.
Son travail sur les maisons royales s’étendra sur plusieurs années d’après les lettres des gravures. Le succès de ces estampes, à l’époque, est si grand qu’elles sont rapidement copiées. Au milieu des années 1730, Jacques Rigaud représente aussi quelques lieux remarquables d’Angleterre.
Son œuvre comprend encore six planches pour l’ouvrage La science des ingénieurs, dans la conduite des travaux de fortification et d’architecture civile […], par Bernard Forest de Bélidor (Paris, 1729).
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