Jean Jacques de Boissieu

Lyon, 1736-1810

Jean Jacques de Boissieu

Jean Jacques de Boissieu, né le 29 novembre 1736 à Lyon et mort à Lyon le 1er mars 1810, est un artiste français, essentiellement dessinateur et graveur, mais aussi peintre.

Jouissant de son vivant d’un grand renom en France comme en Europe (Goethe, par exemple, collectionnait ses oeuvres), il fut surnommé par certains le « Rembrandt français » (d’après le dictionnaire de référence Bénézit). Il est considéré comme un fondateur de l’école lyonnaise de peinture.
Il se spécialisa dans les portraits et les paysages et scènes de la vie quotidienne de la région lyonnaise. Son style se rattache, par son souci du réalisme, à l’école hollandaise.

En 1760 il visita Gênes, Naples, séjourna à Rome (1764-1765) dessina dans les musées et surtout d’après nature (…) il produisit des eaux-fortes, des dessins aux crayons et des lavis. Avec de portrais expressifs, il a dessiné des paysages, soit au crayon, (mine de plomb, sanguine, pierre noire), soit au lavis. Son oeuvre se compose de 140 planches et de quelques pièces connues par des exemplaires uniques de la collection de l’Institut Stadel à Francfort-sur-le-Mein ».

Boissieu va parfaire son éducation artistique par un séjour à Paris en 1761-1764, où il fréquente les artistes Claude Joseph Vernet, Claude-Henri Watelet – qui acquit en 1767 un lot d’eaux-fortes de Rembrandt qu’il admirait, et s’en inspira pour graver ses propres estampes, réunies avec celles du Maitre dans un album – et Jean-Baptiste Greuze, puis en 1765-1766 par le traditionnel « Grand Tour » en Italie des esthètes et aristocrates européens, notamment anglais, en compagnie du duc de La Rochefoucauld Louis Alexandre . Sur le passage, il visite notamment Voltaire à Ferney.

Revenu à Lyon, il poursuit son œuvre artistique avec grand succès : Goethe collectionne ses œuvres, le frère du roi de Prusse vient visiter son atelier, il est reçu à l’Académie de Lyon (1780). Il réalise également quelques planches pour l’Encyclopédie de Diderot.

Il devient conseiller du Roi, en 1771 trésorier de France au bureau des Finances, et en 1773 épouse Anne Roch de Valous, d’une famille consulaire lyonnaise.
Pendant la Révolution, il est protégé par le peintre Louis David et ses cuivres sont placés « sous la sauvegarde de la loi ». En 1802, il est nommé membre de la commission administrative du Conservatoire des Arts. Il séjourna alors dans son château de Cruzol. Jean-Jacques de Boissieu est maire de Lentilly de 1806 à 1810, année de sa mort.

Le style de Jean-Jacques de Boissieu a été rapproché de celui de l’école hollandaise par son souci du réalisme notamment.

Ce Lyonnais a commencé par dessiner des soieries avant de prendre la nature et la figure humaine pour objets de son travail. Après quelques mois d’étude à Paris, suivis du classique voyage d’Italie, il se fixe définitivement à Lyon. Peintre médiocre, il se fait vite un renom de dessinateur et surtout de graveur. Ses eaux-fortes sont recherchées. Paysagiste, il travaille d’après nature dans les environs de Lyon, ou reproduit des paysages de maîtres hollandais, avec, dans les dernières années, des effets de clair-obscur annonçant la vogues des eaux-fortes sombres dans le style de Rembrandt. En ce qui concerne les figures, il s’attache aux types populaires – l’écrivain public, la fileuse, le maître d’école – dans l’esprit du XVIIIe siècle sensible et « vériste ».

Ici vous pouvez voir les œuvres de l'artiste qui font partie de la collection.