Maximilien Luce, né le 13 mars 1858 et mort le 6 février 1941 à Paris, est un peintre français. Militant libertaire, il produit de nombreuses illustrations engagées politiquement. Il est également graveur, portraitiste et affichiste.
Son premier tableau connu date de 1876. À partir de 1885, et durant une quinzaine d’années, il s’inscrit dans le mouvement néo-impressionniste: il use de la technique du divisionnisme (ou pointillisme), développée par Georges Seurat. Il revient par la suite à une facture plus classique, mais qui garde l’harmonie et la luminosité de sa première période.
Au printemps 1887, les œuvres des néo-impressionnistes sont réunies pour la première fois au Salon des indépendants. Luce y expose sept toiles divisionnistes. Il y fait la connaissance de Georges Seurat, du critique anarchiste Félix Fénéon et des peintres néo-impressionnistes et anarchistes Camille Pissarro et Paul Signac. Les œuvres de Luce sont à cette époque de couleurs sombres, d’une «touche » serrée. Ce sont bien souvent des paysages de banlieue.
Lorsqu’il aborde le néo-impressionnisme, il a déjà, en tant que graveur, une solide formation de dessinateur : il sait traiter le clair-obscur, il sait composer. Le divisionnisme va faire de lui un puissant coloriste qui se distingue par son originalité. Comme Pissarro, il manifeste une certaine indépendance vis-à-vis de la théorie. Il a un autre point commun avec Pissarro : à l’inverse de Seurat et de Signac, tous deux introduisent des humains dans leurs paysages.
C’est dans ses illustrations qu’il manifeste son engagement politique. Il travaille principalement pour Jean Grave et Émile Pouget. Il s’insurge contre les inégalités sociales, il prêche l’esprit de révolte, l’antimilitarisme. Il donne des dessins de couverture ou des illustrations pour des livres de Jean Grave et des livres édités par Les Temps nouveaux. En 1889, Émile Pouget lance l’hebdomadaire anarchiste Le Père Peinard (qui va s’appeler La Sociale de mai 1895 à octobre 1896). Luce dessine le bandeau de première page. Il est également l’auteur de la plupart des dessins qui paraissent à partir de mai 1890. En mars et en juin 1896, La Sociale publie les croquis de Luce destinés à faire connaître les sculptures de Constantin Meunier. En janvier 1897, Luce s’en prend dans Le Père Peinard aux dessinateurs antidreyfusards Jean-Louis Forain et Caran d’Ache.
En avril 1911, Émile Pouget lance La Bataille syndicaliste, quotidien syndicaliste révolutionnaire et libertaire. En 1913 et 1914, Luce y publie des dessins antimilitaristes.
Luce est le plus prolifique des néo-impressionnistes. On lui doit quelque 2 000 peintures à l’huile, autant de pastels, gouaches et aquarelles, et plus d’une d’une centaine de gravures.
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