Sigmar Polke

Oels (Polonia), 1941

Sigmar Polke

Sigmar Polke, né le 13 février 1941 à Oels (Silésie, maintenant Olesnica en Pologne) et mort le 11 juin 2010 à Cologne, est un artiste allemand contemporain qui a pratiqué essentiellement la peinture en faisant constamment l’analyse critique, dans ses aspects matériels et esthétiques autant que dans ses finalités culturelles. Mais son œuvre multiforme comporte entre autres la photographie, le cinéma, les installations et performances.

La famille de Polke a fui la République démocratique allemande en 1953. À son arrivée en Allemagne occidentale, Sigmar Polke a commencé à passer du temps dans les galeries et les musées tout en travaillant comme apprenti dans une fabrique de vitraux, avant d’intégrer la Düsseldorf Kunstakademie (école d’art) à 20 ans. Là, il a fait des peintures qui incorporent des photographies sur la toile. Autodidacte en photographie, Polke a fait avec l’aide de chimistes des expériences avec des produits chimiques, incorporant des erreurs et des éléments de hasard dans son travail fini.

Avec ses condisciples Gerhard Richter et Konrad Lueg, il a lancé à Kunstakademie un courant appelé le « Réalisme capitaliste« . C’est un anti-style de l’art, s’appropriant la sténographie imagée de la publicité. Ce réalisme se rapportait au modèle de réalisme artistique connu sous le nom de « Réalisme socialiste soviétique », donc la doctrine officielle d’art de l’Union soviétique, mais il a également commenté l’art de l’incitation à la consommation, « doctrine » du capitalisme occidental.

Le côté anarchique du travail de Polke a été en grande partie guidée par son approche critique paradoxale de l’histoire, des valeurs de la société occidentale, mais aussi du rapport que nous entretenons avec le temps, et son œuvre reste encore largement énigmatique tout en étant éminemment stimulante. Son irrévérence à l’égard des techniques traditionnelles de peinture et des matériaux, son plaisir à l’expérimentation et à se jouer des styles personnels comme des styles -figuration, abstraction, Expressionnisme, Romantisme…- ou des différents statuts de l’image -expressive, publicitaire, documentaire, ready-made…- toutes ces attitudes qui caractérisent sa démarche d’artiste ont établi sa réputation maintenant respectée de révolutionnaire visuel.

Le support traditionnel est souvent abandonné au profit de la toile à motifs imprimés. Il en assemble parfois plusieurs morceaux et cela peut constituer le l’essentiel et la raison d’être de l’œuvre : ce qui est habituellement caché apparait au grand jour. Cette méthode révèle encore la démarche de l’artiste qui, sans jamais être démonstratif mais avec humour, se plait à révéler l’« envers du décor », et nous inviter à interroger le visible, ne pas évacuer ce qui le sous-tend. Des fragments de « récits » complexes utilisent souvent le médium photographique, ou la copie d’écran, mais manipulé au point que l’image est partiellement détruite, rendue à une matière plus ou moins informe, et pourtant transposée en peinture bien souvent avec le plus grand soin.

Polke a fait une série de voyages à travers le monde pendant les années 1970, dont il manipule les photographies au Pakistan, à Paris, à New York, en Afghanistan et au Brésil. Ces photographies font partie intégrante de son œuvre.

Ici vous pouvez voir les œuvres de l'artiste qui font partie de la collection.