Théophile Alexandre Steilen

Lausana (Suiza), 1859

Théophile Alexandre Steilen

Théophile-Alexandre Steinlen, né à Lausanne le 20 novembre 1859 et mort à Paris le 14 décembre 1923, est un artiste anarchiste, peintre, graveur, illustrateur, affichiste et sculpteur suisse, naturalisé français en 1901.

Théophile-Alexandre Steinlen étudie la théologie à l’Université de Lausanne pendant deux années, puis, en 1879, se tourne vers l’art, suivant une formation au dessin d’ornement industriel à Mulhouse, avant de s’installer à Paris.

Logeant depuis 1883 sur la butte Montmartre, entre en relation avec Adolphe Willette, avec lequel il fréquente à partir de 1885 le Chat noir, devenant notamment l’ami d’Henri de Toulouse-Lautrec. Il y connaît naturellement Aristide Bruant. Il expose initialement au Salon des indépendants, en 1893, puis, régulièrement, au Salon des humoristes.

Adversaire de l’injustice, compatissant envers les déshérités, il dépeint des scènes de la rue, des usines, de la mine, mettant en scène les malheureux de toute espèce, mendiants, ouvriers dans la misère, gamins dépenaillés et prostituées. Ces personnages semblent plus souvent écrasés par leur triste condition que révoltés. Il est par ailleurs le spécialiste des chats, qu’il dessine sans se lasser, dans toute leur fantaisie, joueurs, endormis ou en colère. Il dessine aussi des nus féminins.

Steinlen pratique de préférence le dessin et le pastel pour dépeindre la vie quotidienne de la rue et ses petits métiers. Le réalisme de ses dessins a inspiré les débuts de Pablo Picasso.

Il développe également un œuvre gravé, reprenant les mêmes thèmes que ses dessins, ou en y mêlant la politique, comme dans les lithographies par lesquelles il illustre les malheurs de la Belgique et de la Serbie en 1914-1918. Mais ce sont surtout ses affiches qui, comme celle de la Tournée du Chat noir, sont à l’origine de sa popularité. Il pratique aussi la sculpture sur le thème des chats. Il illustre également des ouvrages littéraires et collabore à divers journaux humoristiques tels que Gil Blas illustré, L’Assiette au Beurre, Le Rire et Les Humoristes, qu’il fonde en 1911 avec Jean-Louis Forain et Charles Léandre.

En 1897, il devient le principal illustrateur de La Feuille de et s’engage durant l’Affaire Dreyfus en dénonçant les machinations militaires et les mensonges de l’état-major, renvoyant dos à dos la justice et l’armée. La même année, il se lie d’amitié avec Jean Grave, et, quand ce dernier lance Les Temps nouveaux en 1902, il est parmi les illustrateurs comme Maximilien Luce, Félix Vallotton, Paul Signac et Camille Pissarro. Il fournit également en soutien des estampes pour des tombolas ou pour des ventes au profit des Temps nouveaux auxquels il participe jusqu’à 1914 et à la reprise jusqu’en 1920. Il fait des portraits de Jean Grave (gouache et estampe), illustre de nombreux livres et brochures liés au mouvement anarchiste L’État, son rôle historique de Pierre Kropotkine, ou encore La Question sociale de Sébastien Faure.

Ici vous pouvez voir les œuvres de l'artiste qui font partie de la collection.