Wifredo Óscar de la Concepción Lam y Castilla, dit Wifredo Lam, est né à Sagua la Grande (Cuba) le 8 décembre 1902 et mort à Paris le 11 septembre 1982. Peintre cubain, promoteur d’une peinture métissée alliant modernisme occidental et symboles africains et caribéens créant ainsi un langage singulier et contemporain. Proche de Picasso, des surréalistes qui le reconnaissent comme l’un des leurs, il côtoiera également les Imaginistes, Phases, CoBRA.
En 1916, Wilfredo et une partie de la famille s’installent à La Havane. Wifredo s’exerce au dessin et à la peinture dans les jardins botaniques de la ville. Il abandonne des études de droit pour suivre une formation artistique et devenir portraitiste. De 1918 à 1923, Lam est inscrit à l’Academia Nacional de Bellas Artes San Alejandro. Il est l’élève des peintres Leopoldo Romañach et Armando Menocal.
De 1924 à 1926, à Madrid, il rejoint l’Académie royale des beaux-arts de San Fernando. Les cours sont donnés par le directeur du Musée du Prado, portraitiste et professeur, qui ne jure que par la tradition, Fernando Álvarez de Sotomayor qui avait été le maître de Salvador Dalí.
À partir de 1925, pour échapper à l’enseignement réactionnaire de San Fernando, il fréquente l’Escuela Libre de Paisaje fondée par Julio Moisés, avec l’aide de peintres anticonformistes (Dalí, Francisco Bores, Benjamín Palencia, etc.) Lam vit en Espagne de 1923 à 1938.
Lam quitte l’Espagne pour Paris où il s’installe jusqu’en juin 1940. Ce séjour est d’une importance capitale. Il est accueilli par Picasso qui sera pour lui un « incitateur à la liberté ». L’Espagnol lui présente Georges Braque, André Breton, Paul Éluard, Fernand Léger, Michel Leiris, Matisse, Miró, Tristan Tzara, Christian Zervos ainsi que les marchands d’art Daniel-Henry Kahnweiler et Pierre Loeb.
Après la défaite de la France en juin 1940, il quitte Paris et rejoint Marseille, en octobre, où sont réfugiés des intellectuels et des artistes hostiles au nazisme dont quelques surréalistes regroupés autour de Breton. En février 1941, l’Emergence Rescue Committee que dirigent Varian Fry et Daniel Benedite, leur permet de quitter la France. Avec une première escale à la Martinique (avril-mai 1941).
La fin de la guerre est synonyme de voyages, de rencontres, de nouvelles découvertes. Et son œuvre est l’objet d’une reconnaissance internationale. Sans jamais cessé de créer. Là des toiles monumentales, totémiques ou mythiques, voire ésotériques, là des muraux en céramique, là des gravures…
À partir de 1957, Lam se rend régulièrement en Italie et séjourne à Albissola Marina, petite ville de la côte ligure. Il y retrouve de nombreux artistes : Asger Jorn, Fontana, Karel Appel, Corneille, Matta, Piero Manzoni… Lam qui expose beaucoup à travers le monde, est également invité aux principales manifestations d’art contemporain de son époque : Dokumenta II et III de Kassel (1959 et 1964) ; Biennale de Venise (1972). À Paris, il est fidèle au Salon de mai de 1954 à 1982.
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