La malheureuse actualité de ces dernières années nous a conduits à dédier quelques articles de ce blog à la mainmise féroce du soi-disant État Islamique sur le monde de l’art, et, spécialement, contre l’art préislamique.

Les atrocités de ce groupuscule fascisto-islamiste continuent de semer la terreur, la violence et la haine contre les vestiges artistiques, contre la création artistique et contre les créateurs d’art. L’exécution en place publique du directeur du site de Palmyre n’en est que le dernier exemple.

Et l’art n’est qu’une excuse pour éliminer tout vestige des civilisations d’avant l’arrivée de l’Islam à certains endroits. Mais, Il y a encore un système plus pervers, plus sombre, plus odieux d’agir de la part de ces fous armés: c’est le génocide, via expulsion ou via assassinat, des populations non-musulmanes dans des endroits qu’ils considèrent leur appartenir. C’est le ‘nettoyage’ ethnique ou religieux qu’ils pratiquent de façon systématique en Irak, en Syrie, au Nigéria,…, partout où ils peuvent imposer leur cortège de haine, violence et terreur.

D’une façon très nette ils veulent exterminer ou faire partir les communautés chrétiennes d’Orient. Sans le moindre sens de l’histoire ni aucun esprit de conciliation, ils veulent extirper ces communautés (établies dans ces territoires avant Mahomet) des endroits où elles ont des attaches millénaires.

Depuis plus d’un an et la chute de Qaraqosh, qui provoqua l’exil de dizaines de milliers de chrétiens, personne ne peut ignorer l’existence de cette volonté affiché de la part du totalitarisme islamiste. En Occident, petit à petit et trop doucement à mon avis, la prise de conscience commence, parce qu’avec l’éradication programmée des ‘nouns’ (cette lettre discriminatoire pour désigner à la vindicte les disciples du Christ), c’est le chrétienté tout entière qui est menacé dans ses racines. Et qui dit christianisme parle aussi de l’art chrétien qui est né dans ces terres, de l’art chrétien d’Orient, si riche du point de vue théologique et si riche en symboles et couleurs.

Mais il faudra d’abord faire tomber le mur de l’indifférence par rapport à ces groups chrétiens pourtant enracinés dans les plus anciens sites de la mémoire chrétienne (Mossoul, Ur, …). Il faut une mobilisation internationale pour casser ce mur et faire tomber l’indifférence de la part des avocats des Droits de l’Homme, mais aussi du côté des artistes et des créateurs, des gouvernements et de toute personne de bonne volonté. Il faut une mobilisation pour lutter contre une indifférence coupable, coupable d’un péché par omission.

Nous tous nous avons une dette morale envers ces communautés, et nous devons nous préoccuper de la sort des maronites au Liban ainsi que de la sort des chrétiens de Syrie et d’Irak. Et il faudra tenir cet engagement dans le temps. À l’heure qu’il est, le soi-disant État islamique fait figure de laminoir. À l’instar des ‘Turcs’ de Victor Hugo, après le passage des islamistes radicaux « tout est ruine et deuil ». Ses bataillons sont plus puissants que les armées des pays qu’ils menacent. Mais, c’est bien pour cela qu’il faut soutenir les entreprises diplomatiques, spirituelles et guerrières.

C’est une partie de notre civilisation et de notre art (l’art chrétien qui nous vient d’Orient) qui sont en jeu. Comme l’indiquent Mgr Louis Raphaël Ier Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens, et Mgr Younan, patriarche catholique syriaque, « si la situation perdure, elle signera la fin de la présence chrétienne dans la région ». Pour soutenir cette présence et l’art qui en dérive, il faudra faire cesser le règne de la terreur, favoriser la réconciliation, soutenir les communautés, les réfugiés et les personnes retenus en otage et soutenir aussi les artistes qui font vivre la création artistique, une création artistique qui dans le cas de l’art chrétien a une tradition de plusieurs siècles, bien avant ces soi-disant ‘libérateurs’ dégénérés.