
Avec ce titre la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques de France a édité récemment une publication, en partenariat avec le Laboratoire de l’Égalité, le Mouvement H/F (rassemblement de 14 collectifs régionaux qui militent ensemble pour l’égalité hommes-femmes dans les arts et la culture) et le réseau de professionnels du cinéma Le Deuxième Regard.
C’est déjà la troisième fois que cette plaquette informative sort, et à cette occasion, et comme d’habitude, s’intéresse aux collaborations des auteurs, metteurs en scène, chorégraphes, chefs d’orchestre, solistes instrumentaux (programmés notamment dans les maisons d’opéra), les principaux orchestres subventionnés, les théâtres et centres dramatiques nationaux et régionaux, et des festivals importants pour la saison 2014/2015. En plus, pour cette année l’étude met aussi l’accent sur l’audiovisuel (radio, cinéma et télévision), ses scénaristes et ses réalisatrices.
Eh bien, le constat est accablant. En trois ans, il est vrai que des améliorations ont été obtenues, de façon que, par exemple, la place des femmes à la direction des institutions théâtrales a été renforcée, mais c’est vrai aussi que des larges efforts restent à accomplir. Donc, voyons les chiffres.
Dans le secteur théâtre/danse et pour les Théâtres Nationaux, nous voyons que le moins bien placé est le Théâtre de l’Europe-Odéon avec 1 metteur en scène femme sur 10 et un auteur sur 11, ce qui veut dire une moyenne de 10% de présence des femmes à ces postes. Le mieux placé, à l’opposé, est le Théâtre National de Chaillot avec une moyenne de 32% (1 metteur en scène sur 8, 3 auteurs sur 9 et 8 chorégraphes sur 20).
Concernant les Centres dramatiques nationaux et régionaux la moins bonne situation est au CDN Orléans Loiret Centre avec une moyenne de 12% (1 metteur en scène sur 11 et 2 auteurs sur 14). La médaille d’or de la parité est décernée à la Comédie de Béthune avec une moyenne du 52% (15 metteurs en scène sur 27 et 10 auteurs sur 21).
Côté Musique, on trouve au total 11 femmes sur 804 compositeurs, soit à peu près un 1%, dont 10 femmes sur 271 compositeurs contemporains, soit 4%. Côté Orchestres, la situation la pire est celle de l’Orchestre National des Pays de la Loire avec aucune chef d’orchestre sur 13 ni aucune soliste instrumentale sur 8. Le mieux placé est l’Orchestre de Chambre de Paris avec une moyenne de 24% (5 chefs d’orchestre sur 20 et 5 solistes instrumentaux sur 22).
Dans le domaine Opéra-Danse la situation est la suivante: 3 femmes sur 431 compositeurs, soit 0,7%, avec 2 femmes sur 85 compositeurs contemporains, soit 2%; et 15% des opéras sont mis en scène par des femmes. Le taux le plus bas se trouve au Théâtre des Champs Elysées de Paris avec une moyenne de 5% (0 metteure en scène sur 6, 0 chef d’orchestre sur 14 et 1 chorégraphe sur 2). Le taux le plus haut est celui de l’Opéra de Dijon, avec une moyenne du 35% (soit 3 metteurs en scène sur 8, 2 chefs d’orchestre sur 8 et 1 chorégraphe sur 1).
Pour les grands Festivals, nous trouvons2 femmes sur 159 compositeurs, soit 1%, dont 2 femmes sur 21 compositeurs contemporains, soit 10%. Le pire est le Festival de Beaune (0 femmes sur 8 chefs d’orchestre) et le meilleur est le Festival d’Aix-en-Provence avec une moyenne de 12% (1 metteur en scène sur 5, 0 chef d’orchestre sur 9, 1 chorégraphe sur 1 et 1 soliste instrumentale sur 10).
Dans l’ensemble agrégé, donc, les femmes atteignent 35% des chorégraphes, 5% des librettistes, 24% des auteurs, 4% des chefs d’orchestre, 1% des compositeurs produits, 28% des metteurs en scène et 21% des solistes instrumentaux.
Dans l’audiovisuel on peut constater que 17% des réalisateurs sont des femmes (cinéma et TV confondus) et que 25% des scénaristes en 2012 étaient des femmes (cinéma et TV aussi confondus).
Voilà les chiffres. Il y a du chemin à faire et il faudra s’y mettre. La parité est un joli mot…bien loin de la réalité encore… et il faut considérer aussi que, à mon avis, la situation n’est pas trop différente dans le domaine des arts visuels…Courage, détermination et action!
Pas de commentaires